congé pour création d'entreprise

Congé pour création d'entreprise : Mode d'emploi et bonnes pratiques

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13/10/2023
Équipe juridique

Envie de créer votre entreprise ? Ce n'est certes pas toujours facile de franchir le cap entre salariat et entrepreneuriat. Avez-vous déjà entendu parler du Congé pour création d'entreprise ? Vous pouvez peut-être mobiliser ce dispositif pour minimiser les risques et vous donner toutes les chances de réussir. En quoi permet-il concrètement de réduire les risques quand vous vous lancez dans l'aventure entrepreneuriale ? Comment s'y prendre pour le demander ? Domiciliation-enligne vous explique ici l'essentiel de ce dispositif précieux.

Quels sont les risques liés à toute création d’entreprise ?

Créer une entreprise nécessite de préparer soigneusement son projet et d’avoir anticipé les aspects suivants :

  • L’enjeu financier : toute entreprise met un certain temps avant de devenir rentable. Veillez à ne pas sous-évaluer vos charges ! La solution étant de réaliser un prévisionnel sur 3 ans, la partie financière du business plan.
  • L’impact sur la vie personnelle : gérer une entreprise est très chronophage, ce qui laisse moins de temps pour la vie privée et familiale. Tant que l’entreprise ne génère pas un chiffre d’affaires suffisant, les finances du foyer sont impactées.
  • Le goût pour l’entrepreneuriat : Êtes-vous bien renseigné sur la vie de chef d’entreprise ? La responsabilité liée à la direction d'une entreprise nécessite entre autres beaucoup de polyvalence et une bonne résistance à la pression, vu les enjeux financiers. Avez vous le profil type du créateur d'entreprise ?

 

Quelle est la différence entre création et reprise d’entreprise ?

Contrairement à la création d’entreprise qui implique de partir de zéro, la reprise d’entreprise permet de se lancer dans l’entrepreneuriat en s’appuyant sur une structure qui fonctionne déjà. Reprendre une entreprise permet de démarrer sur une base existante et de capitaliser sur la réputation et le réseau de l’entreprise existante.

Pour autant, la reprise d’entreprise n’est pas sans risque. La mise de départ est souvent plus élevée, et le repreneur doit se montrer opérationnel dès le début. D’où l’intérêt de sécuriser ses arrières avant d’abandonner sa carrière de salarié.

 

Congé sabbatique ou congé pour création d'entreprise ?

Ces deux dispositifs sont des congés sans solde. Or, devenir entrepreneur représente un changement plutôt radical pour un salarié, et il est difficile de savoir avec certitude à quoi s’attendre. Prendre un congé pour création d’entreprise permet ainsi à tout salarié de se lancer dans un projet entrepreneurial en se gardant une porte de sortie !

En comparaison, le congé sabbatique requiert des conditions d'ancienneté plus restrictives. Il est moins souple dans sa mise en œuvre.

 

Congé pour création d’entreprise : ça fonctionne comment ?

Les conditions d'ancienneté

En principe, pour être éligible au congé de création d’entreprise, vous devez justifier de 24 mois d’ancienneté, consécutifs ou non, au sein de l’entreprise. Notez que des dispositions conventionnelles peuvent exiger une durée d'ancienneté différente. Vérifiez la convention collective de votre entreprise !

À savoir que les employeurs ont le droit de refuser une demande réalisée moins de 3 ans après un premier congé pour création d’entreprise.

Un congé à temps plein ou à temps partiel

Le congé pour création ou reprise d’entreprise peut prendre deux formes :

  • Un congé à temps plein
  • Un congé à temps partiel

À savoir que la durée minimale de travail à temps partiel est fixée à 24 heures par semaine ou, 104 heures par mois, ou encore 1 102 heures sur l'année. À moins de demander une dérogation.

Si vous optez pour un passage à temps partiel, vous devrez signer un avenant à votre contrat de travail. Vous serez évidemment rémunéré en proportion de votre temps de travail. Pour compléter votre rémunération, vous pouvez obtenir le déblocage anticipé des sommes placées sur un plan d’épargne d’entreprise (PEE).Ou utiliser votre compte épargne temps (CET).

Une durée maximale

Que ce soit dans le cadre d'une création d'entreprise, ou d'une reprise, c'est à vous de choisir la durée de votre congé dans la limite d’un an. À moins d'un accord collectif d'entreprise, ou si votre convention collective prévoit une durée maximale différente.

Un renouvellement est-il possible ?

À l’issue du congé, ou de la période à temps partiel, il est possible de le renouveler pour une durée maximale d’un an par défaut. À condition d'effectuer votre demande au moins 2 mois avant l'expiration du congé.

 

Comment demander un congé pour création d'entreprise ? 

Une demande écrite dans les délais

Deux mois avant la date de départ envisagée (ou le début du temps partiel), c’est au salarié de formuler sa demande écrite en précisant notamment les informations suivantes :

  • Le début et la durée souhaités pour le congé, ou la période à temps partiel
  • L’activité de l’entreprise qu’il prévoit de créer ou de reprendre
  • L'amplitude de la réduction souhaitée du temps de travail, le cas échéant

Il est préférable d’opter pour la lettre recommandée avec avis de réception (LR/AR), ou la remise en mains propres contre décharge afin de conserver une trace écrite de votre demande et justifier de la date.

Que faire en cas de refus de l'employeur ?

L’accord de l’employeur n’est pas automatique, il est en droit de :

  • Reporter le congé ou le début du temps partiel, dans la limite de 6 mois
  • Refuser la demande si les conditions d’éligibilité ne sont pas remplies
  • Dans les entreprises ayant un effectif total inférieur à 300 salariés : l’employeur peut refuser s’il estime que l’absence du salarié aura des conséquences préjudiciables à la bonne marche de l’entreprise. À ce titre, il doit avoir demandé l'avis du comité social et économique (CSE).

Si vous estimez que le refus de votre employeur n'est pas justifié, vous disposez de 15 jours à compter de la notification du refus pour saisir le conseil de prud'hommes.

Que se passe-t-il en cas de défaut de réponse?

L’employeur dispose de 30 jours pour répondre, le défaut de réponse étant considéré comme une acceptation.

 

Comment se passe ce congé sans solde ?

Rémunération : le congé pour création d'entreprise est-il payé ?

Durant votre temps partiel pour création ou reprise d’entreprise, vous êtes rémunéré proportionnellement à votre temps de travail, sauf dispositions conventionnelles au sein de l’entreprise.

En revanche, le congé pour création d’entreprise à temps plein ne donne pas lieu à rémunération du salarié. Là encore, à moins d'un accord collectif d'entreprise qui comporterait des conditions plus favorables.

Peut-on toucher des indemnités ?

Aucune indemnité spécifique n’est prévue. Toutefois vous pouvez demander le report de vos congés payés annuels acquis (la 5e semaine de congés) ou le versement d’une indemnité compensatrice correspondante.

L'employeur peut-il procéder à un licenciement ?

Le principal avantage du congé ou temps partiel pour création ou reprise d’entreprise, c’est la garantie de retrouver votre poste, ou un emploi similaire, avec une rémunération équivalente si vous souhaitez revenir chez votre employeur. Et si votre projet entrepreneurial est un succès, vous pourrez démissionner !

Quoi qu’il en soit, votre employeur doit être informé 3 mois avant la fin du congé ou de la période à temps partiel.

Attention, votre affiliation à la sécurité sociale est maintenue au titre du congé pour création d’entreprise mais cesse dès qu'il se termine.

 

Des précautions à prendre, des éléments à connaitre

Peut-on travailler pendant son congé pour création d'entreprise ?

Le congé pour création ou reprise d’entreprise vous offre une grande liberté. Vous pouvez aussi bien créer une société qu'une entreprise individuelle : aucune forme juridique n’est imposée.

Pour rappel, les auto entrepreneurs sont des entrepreneurs individuels ayant opté pour un régime fiscal simplifié : le régime de la micro-entreprise (micro BIC ou micro BNC selon la nature de l'activité).

L'obligation de loyauté

Pendant le congé pour création ou reprise d’entreprise, le contrat de travail est suspendu mais pas rompu. De fait, l’obligation de loyauté demeure. Cette notion n’est pas précisément définie dans le Code du travail, mais elle impose au salarié de ne pas causer du tort à son employeur.
Bien entendu, les salariés à temps partiel n'ont pas le droit de travailleur sur leurs projets personnels durant leurs heures de travail.

L'obligation de non-concurrence

L’obligation de non-concurrence découle de l’obligation de loyauté. Concurrencer son employeur consisterait à créer une activité venant le concurrencer. Là encore, c’est la jurisprudence qui définit les contours de cette notion. Parfois, les contrats de travail incluent des clauses de non-concurrence explicites.

Notre conseil : si votre projet ne respecte pas l’obligation de non-concurrence, essayez de négocier avec votre employeur pour obtenir son accord et éviter ainsi le risque de licenciement pour faute.

 

L'essentiel à retenir

En l'absence d'accord collectif d'entreprise ou de convention, le congé pour création ou reprise d'entreprise est accordé pour une durée d'un an, renouvelable une fois. Ce dispositif permet aux futurs entrepreneurs de se lancer tout en se préservant une porte de sortie, puisqu'ils peuvent choisir de revenir chez leur employeur au terme du congé.

 

 

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